En ce mois de novembre 1947, il souffle un vent radical sur le bourg de Collombey. À la veille de commémorer le centenaire de la Suisse de 1848, une affaire radicale, de jeunes radicaux sont à la manœuvre.

Ce mercredi 12 novembre de l’an 1947 est un moment cardinal dans la vie politique des radicaux de Collombey-Muraz. Voilà bientôt trois décennies, les conservateurs leur avaient ravi le pouvoir qu’ils détenaient depuis un demi-siècle ; en 1947, avec 6 élus pour 3 aux radicaux, ils détiennent la majorité, une prédominance qui encourage les Jeunes radicaux à se mobiliser.

En effet, ce jour-là, une quarantaine de jeunes de Collombey, Collombey-le-Grand, Muraz, Illarsaz et des Neyres, déterminés à participer activement à la vie politique de leur commune, se sont donné rendez-vous au Club musical de La Collombeyrienne ; ce soir-là, ils vont procéder solennellement à la fondation d’une section de la Jeunesse radicale et inscrire ainsi une page glorieuse dans l’histoire du parti radical. Cette manifestation historique est rehaussée par la présence du conseiller national Francis Germanier et du vice-président de la Jeunesse radicale valaisanne, Max Crittin. Le Montheysan Charles Boissard, venu en voisin, anime la première partie de cette mémorable assemblée ; puis, après les explications d’usage et conformément à la procédure statutaire, l’assemblée procède à la nomination de son premier comité composé ainsi :

Roland Turin de Muraz (fils de Sévère) est appelé à assurer la présidence ;

il sera secondé dans sa tâche par un vice-président en la personne de Gaston Fracheboud d’Illarsaz ;

Georges Chervaz de Collombey fonctionnera en qualité de secrétaire ;

Marcel Meyer de Muraz aura la délicate responsabilité d’assurer l’équilibre des finances ;

Georges Vannay de Collombey et Robert Parvex de Collombey-le-Grand complètent ce premier comité en y apportant leurs compétences citoyennes.

Ces jeunes radicaux sont conscients de leur responsabilité et de l’avenir politique qui les attend ; ils assumeront dans l’avenir des fonctions de magistrats, de président de parti ou d’autres engagements au service de leur communauté.

Voilà, la Jeunesse radicale de Collombey-Muraz est sur les voies, bon vent à elle. Le 15 décembre, à Saint-Maurice, elle est accueillie au sein de l’association cantonale de la Jeunesse radicale valaisanne – fondée en 1930 et forte d’une trentaine de sections et plus d’un millier de membres.

Les événements s’enchaînent pour les Jeunes radicaux de Collombey-Muraz. Le 25 avril 1948, ils participent aux manifestations du centenaire de la fondation du parti radical fribourgeois à Bulle. Ils se sont joints à la délégation valaisanne accompagnée d’une quinzaine de drapeaux ; emmenés par les fanfares La Collombeyrienne et l’Union de Vétroz, ils défilent crânement dans les rues du chef-lieu gruérien, fief du radicalisme fribourgeois. Parmi les personnalités radicales qui accompagnent cette imposante cohorte valaisanne on remarque la présence des conseiller nationaux Francis Germanier et Max Crittin ainsi que du président du parti radical valaisan, le fulliérain Jules Luisier (Cliquez ici pour consulter l’article consacré à cette manifestation par le journal La Gruyère et découvrir l’histoire des radicaux fribourgeois et le discours du conseiller fédéral Max Petitpierre). Après une journée riches en rencontre et échanges, les Jeunes radicaux valaisans prennent la route du Vieux Pays ; une fois passé le col des Mosses et traversé le pont du Rhône ils font une halte remarquée à Collombey en témoignage d’amitié à la toute jeune section.

À peine un mois plus tard, le dimanche 23 mai 1948, les Jeunes radicaux, sous la houlette de leur président Roland Turin, sont fiers d’inaugurer leur nouveau drapeau avec pour marraine la section voisine de Vouvry. Toute la famille radicale est de la fête : il y a les responsables cantonaux Jules Luisier (accompagné de son épouse), Francis Germanier, Max Crittin ; la députation radicale du district Victor Cornut de Vouvry, Georges Exhenry de Champéry, Raoul Duchoud de Saint-Gingolph, Sylvain Burdevet de Collombey ; les présidents de Vouvry, Emilien Pot, et de Saint-Gingolph, Benjamin Duchoud honorent la manifestation de leur présence. Vers la fin de cette mémorable journée, Jules Luisier et Francis Germanier, accompagnés d’Hermann Cardis et André Vuilloud vont rendre une sympathique visite au doyen de la commune, François Châtelet âgé de 90 ans, un vieux radical, membre fondateur de la société de musique La Collombeyrienne et l’un des plus anciens abonnés au journal Le Confédéré.

D’assemblées en élections, les Jeunes radicaux de Collombey-Muraz ont porté haut les couleurs du radicalisme. Enfin, pour conclure ce billet, rendons-nous à Illarsaz en décembre 1957 où le correspondant local du Confédéré, Tube (nous lui consacrerons un article prochainement), relate une manifestation particulière : le premier souper des Jeunes radicaux depuis leur fondation avec l’apéritif, offert par les deux conseillers Georges Chervaz et André Borgeaud, au Café des Amis chez Madame Burdevet suivi d’un menu concocté par Gilbert Delseth au Café du Pont. (Cliquez ici pour lire le compte rendu).

Robert Giroud